Valse avec Melchior
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 « Your name on my lips » ♣ Feat Maël

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Zeidan A. Wickham

Zeidan A. Wickham


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MessageSujet: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyDim 18 Juil - 5:13




« Your name on my lips » ♣ Feat Maël Hollowart_fl025 « Your name on my lips » ♣ Feat Maël Ccasiericon14
Zeidan && Maël
« In a way, I need a change, from this burnout scene
Another time, another town, another everything
But it's always back to you...
»
© O.A.R



Dans la douce torpeur du soir, les ténèbres s'intensifiaient, se propageant entre les arbres comme un brouillard, insondable. Un décor angoissant, aux allures mystiques, qui faisait courir un léger frisson d'excitation le long de son échine. Rien ne pouvait l'arrêter, ses yeux perçants s'accommodaient parfaitement à l'obscurité, lui conférant une agilité suffisante alors qu'il courait à vive allure entre les arbres éparts. C'était grisant. L'air frais de la nuit se faufilait dans son pelage blanc, sans qu'il n'en ressente la moindre gène. En effet, le renard polaire dont il prenait l'apparence était conditionné pour résister à un froid bien plus extrême que la légère fraîcheur qui régnait en Angleterre, même lors des jours les plus froids de l'année. Cependant, ce n'était pas le seul avantage, loin de là. Lorsqu'il se transformait, tout était différent. Même l'air semblait avoir une odeur nouvelle, comme si il contenait à présent un millier de senteurs inconnues et que chacune d'elle pouvait être mise à l'écart afin d'être identifiée. Si il le désirait, il pouvait en choisir une et une seule, avant de la suivre jusqu'à sa source originelle. C'était vraiment fabuleux. Comment aurait-il pu se lasser d'une telle découverte alors qu'elle semblait inépuisable ? Le moindre son captait l'attention de ses oreilles, dont l'ouïe fine était toujours aux aguets et, en se concentrant, il pouvait localiser l'animal qui avait ainsi trahit sa présence. Lorsqu'il était d'humeur joueuse, il s'élançait à la poursuite de sa proie, juste par jeu bien sûr, il ne les tuait jamais. A quoi cela aurait-il pu lui servir ? Étant humain, il ne ressentait aucun besoin de se nourrir de la sorte. Sa forme animale n'existait que pour lui apporter ce doux sentiment de liberté qui se distillait dans ses veines alors qu'il courrait à perdre haleine, fondant à travers la végétation hostile de la forêt interdite. Le danger que cela représentait faisait évidemment parti du jeu, augmentant considérablement l'adrénaline qui entrainait alors son cœur dans un rythme effréné. C'était incroyable, mieux que tout ce qu'on aurait pu imaginer. Cela surpassait tous ce qu'il avait connu jusque là : obtenir la victoire après un duel acharné, effectuer un plongeon vertigineux sur son balais à la poursuite d'un vif d'or, grimper sur le rebord de la tour d'astronomie les yeux fermés, sauter dans le lac un soir d'hiver. Rien de tout ça ne pouvait surpasser l'incroyable sensation qui s'emparait de lui lorsqu'il prenait sa forme animale. C'était tout simplement indescriptible, comme si ce don d'animagus lui avait toujours été destiné. Et pourtant, il avait du se battre pour l'obtenir et cela faisait toute la différence. Parce que ça rendait cette expérience bien plus précieuse, bien plus enivrante.

Envahi par l'euphorie de sa course, Zeidan se montrait beaucoup moins vigilent qu'il aurait du l'être. Il connaissait pourtant les dangers qui l'attendaient, tapis dans l'ombre, mais l'espace d'un instant, ses pensées s'en étaient éloignées, profitant pleinement de la liberté qui lui était offerte. Mais à quel prix ? Si il avait été plus prudent, il aurait perçu l'odeur du loup qui s'approchait de lui alors que tous deux courraient après la même proie. Et il aurait donc pu arrêter son petit jeu à temps... Au lieu de ça, Zeidan ne discerna la présence de ce nouveau prédateur que lorsque ce dernier fut derrière lui, près à l'attaquer. Emporté par la peur qui s'insinua vivement en lui, il accéléra son allure, tentant vainement de lui échapper. Mais le loup était plus gros, plus rapide, plus vif. Et surtout plus expérimenté. Lui échapper était donc peine perdue, du moins tant qu'il se trouverait entre lui et l'objet de sa convoitise. Soudain animé par cette révélation, il modifia immédiatement sa direction afin de ne plus interférer dans la traque de son adversaire, mais sa réaction fut bien trop lente... Les dents de l'animal se refermèrent sur sa patte arrière gauche alors qu'il jappait de douleur. Cependant, il ne devait pas se laisser distraire par cet échec sinon tout serait fini. Alors rassemblant son courage, il repartit de plus belle, ignorant sa blessure qui le faisait souffrir à chaque fois qu'il la posait sur le sol. La douleur n'était pas ce qui importait pour le moment, il devait rester en vie, quoi qu'il arrive. Poussé par un instinct de survie incomparable, il s'élança à travers la forêt afin de mettre le plus de distance entre le loup et lui. Et ce ne fut que lorsqu'il fut certain que ce dernier avait abandonné l'idée de l'attaquer et de reporter son attention sur sa véritable proie, que Zeidan ralentit sa course. Cependant, il ne s'arrêta pas pour autant, il devait rejoindre l'arbre au pied duquel il avait caché ses affaires afin de pouvoir redevenir humain et enfiler ses vêtements. Heureusement, son apparence animale lui permettait de retrouver son chemin au sein de la forêt, il n'avait qu'à suivre sa propre odeur qui, imprégnée dans le tissu était plus facile à retrouver. Sans oublier qu'il était difficile de trouver une odeur plus familière.

Ralenti par sa patte blessée, il lui fallut de longues minutes pour regagner l'arbre centenaire qu'il avait choisi comme gardien, lui confiant alors ses affaires avec la certitude de les y retrouver à son retour. Étrangement, il n'avait pas cherché cette cachette, n'ayant pas prévu de se transformer ce soir là, mais c'était au contraire la découverte de ce petit refuge qui l'avait conquis. Dès lors, l'idée de se dégourdir les jambes sous son apparence animale était devenue une obsession. Avait-il développé une sorte de dépendance ? Cette éventualité n'était pas à écarter... Après tout, même la possibilité de cesser de se servir de son don ne lui avait jamais effleuré l'esprit. C'était tout simplement impensable. Ce qui venait de se passer ce soir ne changerait rien, il faudrait bien plus pour le dissuader. Malgré la douleur lancinante qui lui traversait la patte, il n'avait aucun regret. S'allongeant sur les racines du vieil arbre, il ferma les yeux. La transformation ne dura que quelques secondes mais ce fut pourtant bien plus douloureux que d'habitude, à cause de sa blessure qui dut subir le changement comme le reste de son corps. Étourdi par l'intensité de sa souffrance, il resta allongé sur le sol, luttant de son mieux afin retrouver ses esprits. En effet, ce n'était pas le moment de s'évanouir, cela risquerait de mettre considérablement sa vie en danger. A cause de sa blessure mais aussi parce que ce n'était pas réellement un endroit sûr pour sombrer dans l'inconscience. La morsure de l'air frais sur son corps nu l'aida à rester conscient tandis qu'il tendait le bras vers la cavité naturelle que les racines avaient formée au pied de l'arbre. Sa main se glissa alors à l'intérieur afin d'en extraire ses vêtements, ses chaussures mais aussi un sac en bandoulière. Entassant le tout sur le sol, il entreprit de se relever sans poser son pied blessé au risque de raviver une douleur déjà extrêmement présente, bien qu'il tentait d'en faire abstraction, sans grand succès.

Cependant, il n'avait pas prévu que la tâche serait aussi complexe... En effet, une fois son boxer enfilé, il avait déjà le sentiment d'avoir traversé la piste d'un cirque, tel un funambule en équilibre sur son fil. Son équilibre était des plus précaires et lorsqu'il commença à enfiler son pantalon, il se sentit vaciller. Obstiné, il glissa sa seconde jambe à l'intérieur du vêtement mais il eut tout juste le temps de le remonter jusqu'à sa taille avant de basculer en arrière, tombant de tout son poids alors que la terre se dérobait déjà sous ses pieds. Il dévala alors la pente qui se trouvait derrière lui avant de s'écrouler lourdement en bas dans un cri de douleur. Son pied, déjà meurtri au niveau de la cheville à cause de la morsure du loup, venait de heurter un morceau de bois, déclenchant de nouveaux tiraillements au niveau de la blessure. La souffrance était telle qu'il dut se contenir pour ne pas gémir et il n'osait plus bouger sa jambe de peur d'empirer à nouveau la situation. Pour couronner le tout sa baguette se trouvait toujours dans son sac au pied de l'arbre, en amont de l'endroit où se trouvait à présent. Découragé, il réalisa qu'il lui faudrait grimper la pente qu'il venait de dévaler afin de récupérer le précieux objet ainsi que le reste de ses affaires. Autant dire qu'il n'avait pas fini d'en baver ce soir là... Un soupir las s'échappa alors des lèvres du serdaigle tandis qu'il fermait les yeux. A cet instant, il était persuadé que les choses ne pouvaient pas être pires et pourtant, tout cela ne faisait que commencer... Alors qu'il sentait la douleur l'engourdir peu à peu, il entendit un bruit se rapprocher progressivement de l'endroit où il se trouvait. La peur le sortit immédiatement de la torpeur dans laquelle il menaçait de sombrer tandis que tous ses sens se mettaient en alerte. Quelqu'un ou quelque chose avait peut-être entendu son cri et le bruit de sa chute qui, au final, n'avaient vraiment rien eu de discret, c'était le moins que l'on puisse dire. Instinctivement, il plongea ses mains dans les poches de son pantalon - qu'il n'avait même pas eu le temps de refermer avant sa chute - à la recherche d'un objet quel qu'il soit, qui pourrait lui être utile. Mais il ne trouva rien d'autre qu'un chocogrenouille et un morceau de parchemin froissé. Autant dire qu'avec un tel attirail, il n'était pas prêt de s'en sortir vivant. A part si il se faisait attaquer par une créature ayant une sérieuse addiction pour le chocolat et encore, ça ne lui laisserait que quelques secondes pour s'enfuir avec une cheville blessée. Pourtant, Zeidan n'était pas prêt à abandonner. Après tout, il n'était pas encore mort, alors il pouvait encore essayer de se battre. Encouragé par cet idée, il s'empara du morceau de bois le plus robuste qu'il put atteindre et se redressant légèrement, il le brandit devant lui. Quel que soit le danger, il n'avait qu'à bien se tenir, l'estropié et son rondin de bois étaient fin prêts pour le combat ! Vraiment pathétique.


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Maël A Morrow

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyLun 19 Juil - 22:07

" Vous partez déjà? "
Toutes les soirées de Maël commençaient par cette phrase absurde, lancée du bout des lèvres. Autrefois, il aurait été difficile d'arracher le Poufsouffle de son canapé de la salle commune. Il aimait être entouré par les autres élèves, à bavarder de tout et de rien, à écouter les dernières rumeurs amusantes, à échafauder des plans pour se soustraire à la surveillance des Préfets et des enseignants qui patrouillaient dans les couloirs. Il suffisait alors d'un sourire et d'une promesse de divertissement pour le faire plier et s'aventurer dans les méandres agréables du viol de règlement. Maël restait souriant et agréable mais ceux et celles qui le connaissaient vraiment remarquaient, à un moment ou à un autre, cette ombre sinistre qui traversait son regard. Il donnait moins de confidences, ne participaient plus aux jeux de ses camarades, il passait beaucoup de temps à la bibliothèque plus par besoin de solitude que par envie de travailler. Lentement, le rayonnant Poufsouffle s'enténébrait et personne ne semblait en comprendre la raison.
En silence, ignorant les demandes d'explication de ses amis, Maël gravit les quelques marches qui menaient à sa luxueuse chambre. Le luxe...il détestait cet étalage de richesse. Jusqu'entre les murs de Poudlard, on poussait les nobles à la solitude feutrée et les moins aisés à la promiscuité sans intimité. A choisir entre les vastes appartements et le minuscule dortoir, Maël aurait opté pour la seconde option. Même si la présence des autres se faisait parfois pesante au quotidien, que n'aurait-il pas donné pour entendre d'autres souffles que le sien, les pires ronflements et les marmonnements nocturnes les plus agaçants seraient aussi doux à son oreille que la plus délicate des musiques. La lourde porte se ferma derrière lui, sans un bruit, et il se retrouva dans cette sublime prison dorée qu'il cherchait désespérément à fuir. A pas lents, il se dirigea vers l'immense lit ( une famille complète pourrait dormir dedans ! ) et s'y laissa tomber sur le dos en poussant un long soupir. Les prunelles rivées sur le ciel magique de ce dernier où se déplaçaient de paresseux nuages qui masquaient une lune factice, il roula sur le côté, remontant les genoux sous son menton, une main glissée sous sa joue. La sensation de vide qui habitait sa poitrine ne se faisait jamais aussi envahissante que dans ces moments silencieux. Tendant la main, il ouvrit le tiroir de la table de chevet et en extirpa une photo. Deux silhouettes, bras dessus bras dessous, souriaient à l'objection. Maël et Zeidan devaient avoir quatorze ou quinze ans lors de la prise de ce cliché. Ils avaient l'impression que rien ne leur résisteraient, ils vivaient dans un éternel présent sans se préoccuper de quoi demain sera fait. Peu importait leurs familles, leurs règles, ils étaient libres...du moins jusqu'à ce que...Maël se mordit violemment la lèvre inférieure. Les désillusions laissaient toujours un goût amer dans la bouche. Jamais le Poufsouffle n'aurait cru avoir autant mal sans verser une seule goutte de sang. La félicité de l'enfance avait pris fin brutalement et comme une massue, l'avait proprement broyé. Déchiré entre ses devoirs filiaux et cet amour interdit, ces sentiments qu'il ne pouvait oublier, Maël avait l'impression d'être une minuscule coquille de noix au beau milieu d'un océan déchaîné. Son père avait exigé qu'il cesse de penser à Zeidan...mais comment cesser de penser? La photo glissa d'entre les doigts de Maël et tomba au sol, sans un bruit.

Il courait comme un forcené, ignorant les branches basses qui lui fouettaient le visage, ignorant les fines estafilades qu'elles laissaient sur son visage. Hors d'haleine, Maël déboula dans la clairière de son enfance où l'attendait, étendu dans l'herbe fraîche et nez levé au ciel, Zeidan. S'approchant de son tendre ami, le jeune Marquis de Morrow s'allongea à son tour, tête posée sur son ventre. Les doigts de Zei se mêlèrent à ses cheveux sombres faisant naître une délicieuse chair de poule sur sa peau.
Maël - C'est un rêve, n'est-ce-pas?
Zeidan - Un très beau rêve, Maël.
Maël - C'est donc tout ce qu'il me reste de toi. Des images du passé qui rejaillissent sans cesse pour me faire souffrir.
Zeidan - Je peux partir si ma présence est trop pesante. Maël se redressa sur un coude, tournant son visage vers celui de Zeidan.
Maël - Non. Ne me laisses pas.
Zeidan - Il le faudra bien pourtant. Lorsque tu te réveilleras, je ne serais plus là. Je n'ai jamais été là, Maël. Tout ça est factice...
La clairière s'effaça brusquement. Zeidan s'évapora. Maël resta seul dans une obscurité si épaisse qu'elle évoquait la cécité complète. Seul. Froid. Silence. Maël se réveilla en sursaut, un vent glacé parcourait sa chambre, soulevant les lourds rideaux de la fenêtre. Il masqua son visage derrière ses mains, les épaules secouées de sanglots silencieux. Son propre esprit se mettait maintenant à le torturer et le seul remède qu'il avait trouvé était ce qu'Octhavie pouvait lui fournir. Un peu de paradis artificiel pour oublier, l'espace de quelques instants, la vie si désespérante qu'il menait. Essuyant d'un revers ses larmes, il alla fermer d'un coup rageur la fenêtre. On était encore au beau milieu de la nuit et il était hors de question de rester entre ces quatre murs. Maël s'habilla en hâte, enfila une cape de sorcier bien chaude et quitta sa chambre. Aussi muet qu'un spectre, il traversa la salle commune des Poufsouffles en identifiant aucune des ombres noctambules qui y étaient encore présentes. Il déboucha rapidement dans les couloirs, tendant l'oreille au moindre bruit de pas, se fondant dans chaque zone sombre qui pouvait masquer sa présence, il gagna ainsi le grand hall et s'aventura à l'extérieur.

Le Parc était plongé dans les ténèbres. Où aller? Où se diriger? Où hurler sa douleur sans crainte d'être entendu? Le seul endroit que les élèves évitaient comme la peste était la Forêt Interdite. Maël avait l'habitude des forêts ( d'une seule forêt en vérité ) et en plus de six années de scolarité, il n'y avait eu aucun incident à déplorer. Emmitouflé dans sa cape sombre, il alla droit vers la masse sombre d'où s'échappaient parfois de singulières clameurs. Aucun surveillant ne patrouillait dans cette zone, qui serait assez fou pour aller dans cette étendue boisée impénétrable? Maël posa la main sur le tronc sec et rugueux d'un premier arbre. Ce simple contact le renvoyait des années en arrière, lorsque bambin, il avait hésité à s'aventurer sous la canopée familière qui jouxtait le domaine de sa famille et de celle de Zeidan. Aujourd'hui, il serait seul à faire ce premier pas.
La Forêt Interdite de Poudlard possédait une étrange atmosphère. Maël ne ressentait pas de menace directe mais, les bruissements furtifs qu'il entendait, les ombres fugitives qu'il apercevait du coin de l'oeil ne le rassuraient guère. Si Zeidan avait été présent, il se serait gentiment moqué avant de lui expliquer de quoi il en retournait. Soudain, Maël se figea...un cri humain venait de résonner parmi les troncs torturés. Pendant quelques secondes, son corps refusa de lui obéir. Il restait là, planté comme les arbres autour de lui. Un bruit de chute suivit ce cri inquiétant. Lentement, Maël se remit en marche avant de courir dans ce qu'il estimait être la bonne direction. Sur quoi ou qui il allait tomber, il n'en avait cure. Quelqu'un semblait en difficulté et il était vraisemblablement la seule personne à pouvoir lui venir en aide.

Maël déboula, haletant, les joues rouges, dans une zone moins dense que les autres. Les rayons de la lune perçaient difficilement les ramures touffues des arbres certainement centenaires. Plissant les paupières, il essaya de distinguer une silhouette ou une forme vaguement allongée ou qui semblerait en difficulté. Personne.
Pas à pas, Maël se rapprocha du sommet d'une butte. Veillant à ne pas chuter, il jeta un coup d'oeil en contrebas et vit enfin ce qu'il cherchait.

Maël - Ne bougez pas. Je vais vous aider. Sortant sa baguette, il la pointa vers sa cible. Incarcerem ! Une corde s'échappa du bout de sa baguette et alla s'enrouler, comme un serpent autour du bras de l'infortuné. Tirant doucement mais sûrement, Maël le hissa jusqu'à lui, l'attrapa par la main et fit disparaître la corde. Désolé pour le sortilège mais c'est le seul qui me soit venu à l'esprit. Lumos ! Une lumière bleuâtre éclaira le visage de l'autre élève et la baguette de Maël s'échappa de ses doigts soudain tremblants et tomba au sol en s'éteignant. Zeidan? Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas retrouvé ensemble. De longs et cruels mois durant lesquels Maël avait été à la torture quotidiennement en voyant celui qu'il aimait à se damner s'éloigner de plus en plus de lui. Les jours passaient et la rage de Maël pour sa famille croissait. Il en voulait à ses parents, son père et ses exigences, sa mère et son caractère effacé. Il s'en était voulu pour sa lâcheté, sa faiblesse, pour avoir été aussi facilement brisé par son géniteur. Que faire? Comment réagir? S'il s'écoutait, il enlacerait Zeidan, enfouirait son visage dans son cou pour respirer l'odeur de sa peau. Glissant ses doigts dans ses cheveux, il l'embrasserait avant certainement, de se mettre à pleurer et de se confondre en excuses, en pardons, battant sa coulpe comme aucun coupable ne l'avait fait auparavant. Je...tu... Quelle éloquence...il avait préparé de nombreux discours pour ce genre de circonstances mais, le trouble est trop grand pour l'orateur. Se souvenant du cri et de la chute, Maël se reprit vivement, la voix mal assurée, le ton inquiet. Tu es blessé, Zeidan? Zeidan...prononcer à haute voix le prénom de son ancien amant était presqu'un acte religieux. Le sujet était tabou chez ses parents et il n'osait en parler à personne à l'école. "Zeidan" était toujours murmuré du bout des lèvres dans ses vastes appartements impersonnels et vides.
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Zeidan A. Wickham

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyMar 27 Juil - 19:18


Le bruit se rapprochait, emplissant l’air de sa présence angoissante. À présent, le rythme sourd et régulier qu’il émettait laissait penser qu’il s’agissait d’un bruit de pas relativement rapide. Quelqu’un l’avait-il entendu ? Il pensait pourtant être le seul à avoir eu l’idée saugrenue de faire une petite promenade nocturne dans la forêt interdite, mais il s’était visiblement trompé. Cependant, il ne savait pas réellement si il devait se réjouir où s’en inquiéter… Certes, il s’agissait peut-être d’une aide potentielle mais il était de notoriété commune qu’il n’existait pas de lieu plus mal fréquenté à Poudlard. Et de ce fait, il valait mieux qu’il reste sur ses gardes. Bien que, dans sa position actuelle, il était plus vulnérable qu’il ne l’avait jamais été et cette simple idée suffisait à le mettre hors de lui. Pourquoi s’était-il mis dans une telle situation ? C’était vraiment risible, même si il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était un juste retour de flamme. A se montrer trop téméraire, il finissait par en payer les conséquence, lui, qui était pourtant si calculateur avant, se laisser distraire et ses plans s’écroulaient tous les uns après les autres. A croire que ses années d’expérience dans le domaine du détournement de règles s’étaient effacées du jour au lendemain. Et il savait pourquoi… Sa douleur le rendait si impulsif qu’il se perdait dans la moindre émotion et il causait lui-même sa perte. Tout cela en vain. Sa peine n’en était pas moins lourde, ni sa solitude moins pesante. Seul Arès avait le pouvoir de l’apaiser, et pour cette raison Zeidan ne pouvait se passer de sa dose quotidienne. En effet, il ne pouvait passer une seule journée sans voir celui qu’il considérait à présent comme son meilleur ami. Bien sûr, cela ne remplaçait pas celui qu’il avait perdu, rien ni personne ne pourrait jamais le remplacer… Arès avait simplement une place bien à lui.
Le bruit cessa soudain, attirant l’attention de Zeidan qui leva les yeux vers le haut de la bute. Quelqu’un s’était immobilisé au pied de l’arbre où se trouvaient ses affaires et à présent, il pouvait l’entendre s’approcher de la pente qu’il avait dévalée quelques instants plus tôt. Instinctivement, le serdaigle resserra ses doigts autour du rondin de bois, se préparant à toutes les éventualités. Une silhouette se pencha enfin, scrutant les ténèbres dans sa direction sans qu’il ne puisse l’identifier. De là où il se trouvait, ce n’était qu’une ombre de découpant dans la nuit. Une ombre qui s’adressa à lui du haut de son perchoir. « Ne bougez pas. Je vais vous aider. » Cette voix… Elle lui semblait étrangement familière bien qu’il ne l’ai que très peu perçue, à cause de la distance, de la douleur qui accaparait ses pensées, faisant battre son sang contre ses tempes. Tout portait donc à croire qu’il l’avait sûrement plus devinée que réellement entendue. Pourtant, il en avait saisi le message global, puisque cette personne semblait prête à lui venir en aide. Méfiant, Zeidan observait toujours le haut de la bute avec inquiétude, lorsque qu’une incantation fut prononcée sans qu’il ne puisse la comprendre. Intrigué, il s’interrogeait encore sur le moyen que l’inconnu avait choisi pour le sortir de là lorsqu’une corde s’enroula autour de son bras, le tractant vers le haut de façon assez inconfortable. Mais le serdaigle ne broncha pas, se mordant la lèvre pour ne pas gémir à chaque fois que son pied se cognait contre la paroi de terre. Afin d’avoir une meilleure prise, il lâcha le rondin de bois et saisi la corde de sa main libre, soulageant ainsi son autre bras qui, jusqu'à cet instant, avait supporté tout son poids.

Le sommet apparut enfin sous les yeux de Zeidan qui ne put réprimer un soupir de soulagement à l’idée de ne plus se trouver si loin de sa baguette. Attrapant la main que lui tendait l’inconnu, il termina de se hisser à ses côtés et la corde disparut rapidement. Enfin libre de ses mouvements, il s’assit tant bien que mal alors que ses doigts cherchaient nerveusement sa baguette. Après tout, bien qu’il l’ait aidé, il ne savait pas encore à qui il avait affaire. Heureusement, l’objet magique finit par rouler sous ses doigts et il s’en saisit immédiatement avant de se redresser. « Désolé pour le sortilège mais c'est le seul qui me soit venu à l'esprit. Lumos ! » Avant même que la lumière n’apparaisse, il avait reconnu sa voix. Maël… Il n’avait pas rêvé tout à l’heure, cette voix si familière était bien la sienne. Mais elle lui manquait tellement qu’il ne se serait pas étonné de l’imaginer dans un moment pareil où la peur et la douleur de sa blessure obscurcissaient sa raison. Et au fond, il aurait préféré que ce soit le cas… Il ne put apercevoir son visage que l’espace de quelques secondes avant que le poufsouffle de lâche sa baguette sous le coup de la surprise, mettant ainsi fin au sort qu’il venait de lancer. Néanmoins, apercevoir ses traits, même si furtivement avait violemment réveillé la plaie béante qu’il avait pourtant mis des mois à cacher, à ignorer sans y parvenir. Tout le monde avait été dupe, mais pas lui. Il ne pouvait pas se mentir à lui-même, sa souffrance était toujours là tapie au fond de lui. S’éloigner de lui n’avait rien changé à ce qu’il ressentait et il se détestait d’être aussi faible. Pourquoi Maël avait-il une telle influence sur lui ? Pourquoi avait-il le pouvoir de le blesser à ce point ? Il le haïssait pour ça et sa main tremblait sur sa baguette alors qu’il se retenait de le frapper pour se venger de ce qu’il lui avait fait. Mais sa haine n’avait d’égal que les sentiments qu’il nourrissait toujours à son égard. Et toutes ces émotions contradictoires lui étaient insupportables, elles menaient sans cesse la plus féroce des batailles, le déchirant de l’intérieur. À présent qu’il se trouvait en face de lui, il avait envie de hurler, de pleurer, de décharger toute cette colère qu’il lui inspirait depuis qu’il l’avait abandonné. Mais il avait également envie de le serrer dans ses bras, d’embrasser ses lèvres afin de retrouver leur saveur inoubliable et de se perdre contre la chaleur de sa peau. Cependant, il ne fit rien de tout cela. Silencieux, il restait immobile, le fixant à travers la pénombre. « Je...tu... » Décidemment, Maël n’était pas plus loquace. Mais ça n’avait pas la moindre importance, rien de ce qu’il pourrait dire n’arrangerait les choses. Il avait tout détruit, c’était fini… Il avait choisi son titre, sa famille, son avenir brillant. Et si il n’avait pas été blessé, Zeidan l’aurait laissé là et sera parti, le plus loin possible. Parce qu’il ne lui avait rien pardonné. Comment aurait-il pu alors qu’il avait baissé les bras, préférant laissé les autres diriger leurs vies plutôt que de se battre ? Cette simple pensée le mettait hors de lui et il en oubliait presque la douleur lancinante de la morsure du loup. Du moins, jusqu’à ce que la réalité ne le rattrape. « Tu es blessé, Zeidan ? Zeidan.. » Depuis quand est-ce qu’il se souciait de son état ? Si il s’en était vraiment soucié, il ne se serait pas montré si égoïste. Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis ce fameux jour mais Zeidan n’arrivait toujours pas à croire qu’il ait fait ça, qu’il ait pu lui dire ça. Bien sûr Maël n’était pas comme lui mais bêtement, il avait cru être important pour lui. Plus important que ça… Il rirait presque de sa stupidité si cela n’avait pas été si douloureux.

Son regard scruta l’obscurité à travers laquelle il pouvait deviner ces traits qu’il connaissait par cœur, ce visage si familier. Sa présence à ses côtés lui avait manqué, bien plus qu’il n’aurait pu l’admettre, mais il aurait pourtant tout donné pour que quelqu’un d’autre l’ait trouvé cette nuit-là. Parce qu'il ne voulait pas de son aide. Mais puisque Maël voulait savoir alors il allait dire la vérité. « Oui, je suis blessé. Mais je vais m’en sortir seul, ça ne te regarde pas. Ou plutôt ça ne te regarde plus… » Ses mots étaient blessants, il en était parfaitement conscient. Cependant, il ne les regrettait pas. Ils ne seraient jamais aussi douloureux que ceux qu’avait prononcé le poufsouffle ce jour-là, dans leur clairière. Et puis, il comptait réellement se débrouiller seul, quoi qu’il lui en coûte. Il était prêt à tout pour ne pas dépendre de lui. Pas maintenant, pas comme ça. Alors, il entreprit de se mettre debout du mieux qu’il put, gémissant de douleur lorsque que son pied touchait inopinément le sol. Rentrer au château n’allait pas être facile dans cet état mais peu importe qu’il s’agisse là de fierté mal placée, il ne pouvait pas faire autrement. Une fois debout, dans un équilibre un peu précaire, il se retourna vers Maël, un mélange de colère et de tristesse dans le regard. « Pourquoi toi ? Pourquoi il a fallu que ce soit toi qui vienne m’aider ? » Il savait pertinemment que le jeune homme n’avait aucune réponse à lui donner mais ce tête-à-tête inattendu remuait bien trop d’émotions, les rendant incontrôlables. Lentement, il se détourna avant de se baisser pour ramasser un long morceau de bois sur lequel il s’appuya tout son poids afin d’en tester la solidité. Serrant les dents, il essaya de faire un pas mais une douleur aiguë lui traversa le pied, lui arrachant un grognement de douleur. Poser son pied sur le sol, même en prenant appui sur une canne improvisée, n’était pas vraiment une idée lumineuse. Néanmoins, il avait préféré tenter le coup avant de traverser la forêt à cloche pied. À présent, il n’aurait pas d’autre choix mais le bâton lui conférerait un soutien qui, malgré sa rudesse, n’avait rien de négligeable. Du moins, il faisait tout pour s’en persuader parce qu’il aurait besoin de courage si il voulait y arriver. Alors, relevant son pied meurtri, il avança d’un bond en s’appuyant sur sa béquille de bois. Cela lui demandait plus d’effort qu’il ne l’aurait cru mais c’était faisable et c’était tout ce qui comptait pour le moment. Fier de montrer qu’il pouvait y arriver seul, il s’autorisa un sourire victorieux. Enfin, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que son pantalon était en train de glisser, dévoilant son sous-vêtement. En effet, il n’avait pas eu le temps de le fermer avant de dévaler la pente et depuis, tout cela lui était complètement sorti de l’esprit. Maudissant le vêtement, il entreprit de le fermer en espérant que la pénombre camouflait son corps à demi couvert. Bien sûr, Maël l’avait déjà vu nu, le problème n’était pas là. Il n’était plus son amant et de ce fait, il n’avait plus le droit de le voir ainsi. À cette pensée, son cœur se serra et malgré lui, il se tourna à nouveau vers le poufsouffle. Il aurait aimé lui dire tellement de choses, mais ne pouvait s’y résoudre, à la place, il se cachait derrière sa carapace. « Tu vois, je peux y arriver seul. Tu n’as plus à te sentir obligé de rester là. » Partagé entre son désir de le voir partir et celui de profiter de sa présence, il resta un instant immobile avant de se baisser pour ramasser son tee-shirt alors que ses mains tremblaient. Ses doigts se refermèrent sur le tissu mais il sentit soudain faible tandis que ses genoux flanchaient, ne pouvant plus le porter. Pourtant, il ne chercha pas à se rattraper et se laissa tomber à genoux sur le sol, serrant toujours son vêtement entre ses doigts. Pourquoi se sentait-il soudain vider de son énergie ? C’était pathétique, vraiment. Mais il n’avait pas envie de se relever, ni de se montrer fort. Il désirait juste fermer les yeux et pouvoir tout oublier. Sa colère, sa douleur, sa rancœur, ses sentiments. Tout. Et redevenir celui qu’il était avant.

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Maël A Morrow

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyVen 3 Sep - 11:00

La nuit venait de tomber une nouvelle fois. De nouveau dans l'obscurité, les voix humaines avaient cédé le pas au bruissement nocturne. Les feuilles des arbres s'agitaient, bruissantes, dans un vent invisible. Quelques clameurs et vagissements animaux résonnaient sous la canopée de la Forêt Interdite. A la surface du Lac quelque chose troubla la surface liquide étale. Maël demeurait coi, incapable d'agir, tétanisé, en proie à des images fugaces d'un temps que Zeidan avait décrété révolu. Des éclats de rire dans une forêt, une peau nue tiédie par un soleil estival, des acrobaties fraternelles sur un balai, des baisers volés dont les seuls témoins avaient été des arbres au tronc noueux. « Oui, je suis blessé. Mais je vais m’en sortir seul, ça ne te regarde pas. Ou plutôt ça ne te regarde plus… » Dès les premiers mots de Zedan, Maël avait levé la main, prêt à la glisser sous le bras de son ancien ami mais amant dont les souvenirs étaient toujours vivaces. Mais la suite le refroidit brutalement. La main suspendue quelques brèves secondes en l'air, Maël baissa la tête. Comment en vouloir à Zeidan? C'était lui, Maël, qui lui avait annoncé de manière froide, détachéen qu'ils ne devaient plus se voir, qu'ils n'appartenaient pas au même monde et qu'ils devaient arrêter de rêver une vie qu'ils ne pourraient jamais avoir. En tant que Morrow, son existence ne lui appartenait pas et à l'aube de l'âge nubile, son avenir était déjà écrit. Dans ce futur, il n'y avait pas de Zeidan, il ne pourrait jamais y en avoir. Une boule douloureuse se forma dans sa gorge alors que celui que son coeur, son âme et son corps réclamaient en silence se relevait difficilement. Aucune plainte, aucun gémissement ne fut émis pâr Zeidan. Drapé dans une fierté d'homme blessé au sens propre comme figuré, il lui prouvait qu'il avait obtempéré aux propos acides lâchés dans une clairière il y a des jours et des jours. La silhouette spectrale de Zeidan s'apprêtait à s'éloigner, clopin-clopant, lorsque ce dernier se retourna. Il n'en avait pas fini...« Pourquoi toi ? Pourquoi il a fallu que ce soit toi qui vienne m’aider ? » Par une intuition? L'envie inconsciente de se retrouver dans un endroit similaire à celui où il a passé les meilleurs moments de sa jeune vie? Peut-être sommes-nous l'objet du jeu d'une puissance supérieure s'amusant à confronter ses créatures les plus écorchées? Aucun reproche n'aurait pu raviver aussi rapidement des souffrances que Maël s'était obstiné à oublier, à occulter. Depuis cette rentrée, il n'avait que survivre, vivant chaque jour en s'enfermant dans une solitude de plus en plus pesante. Incapable de formuler clairement ce qui le tourmentait tellement. Parfaitement inapte à s'ouvrir réellement à qui que ce soit.

Un chuintement de tissu, la sangle d'une ceinture tintant dans le silence qui retombait brusquement et le son d'un geste maladroit et précipité pour cacher une nudité interdite. Comme par jeu, les nuages s'écartèrent de la route de la lune et l'astre argentée éclaira crûement l'orée de la Forêt Interdite où deux jeunes âmes restaient campées sur des positions qu'elles avaient choisi pour se protéger de l'autre. La peau pâle de la cuisse de Zeidan, le pli de l'aine qu'il avait tant de fois effleuré du bout des doigts et des lèvres disparut sous le pantalon gauchement et pudiquement relevé. « Tu vois, je peux y arriver seul. Tu n’as plus à te sentir obligé de rester là. » Maël avait détourné le regard. Les choses avaient changé entre eux et même s'il mourrait d'envie de voir, son éducation et ses préceptes le lui interdisaient. Lèvres serrées, regard un peu trop brillant pour être celui d'un simple ancien amant, le jeune Marquis de Morrow laissa les paroles de Zeidan le griffer, l'écorcher. Il se passa une main fébrile dans ses cheveux, les ébouriffant, gêné comme jamais noble n'avait pu l'être. Il avait envie de fuir, de prendre ses jambes à son cou. Rester là était se retrouver face à cette culpabilité qui le rongeait, c'était se rendre pleinement compte de l'ineptie de son ancienne décision, c'était s'avouer avoir été manipulé par son père et ne pas être aussi fort qu'on le pensait. Le Marquis de Morrow s'était toujours effacé devant Zeidan, laissant toute latitude à Maël, adolescent complexe, déchiré entre devoir et liberté.
Le Serdaigle esquissa quelques pas hésitants puis, ses épaules s'affaissèrent et il tomba au sol. Une chute que Maël vit au ralenti, la chute d'une personne lasse qui ne pouvait plus affronter sa douleur et ses démons du passé. La vie reprit ses droits sur la statue de sel qu'était devenu Maël. En un bond, il fut près de Zeidan, accroupi juste derrière lui, le dos du Bleu et Argent appuyé contre sa jambe. Sa main s'était instinctivement posé sur l'épaule de son ancien amant, un geste naturel qu'il avait fait tant de fois. Auparavant, il était accompagné d'un baiser léger dans le cou de Zeidan. Là, niché contre lui, il s'envirait de l'odeur douce de sa peau. Combien de fois lui avait-il dit alors que le monde pouvait s'écrouler peu lui importait du moment qu'il pourrait respirer cette légère fragrance qui lui donnait systématiquement l'impression d'être vivant, réellement vivant.
La peur et le doute lui hurlaient d'ôter cette main bien familière, mais son corps réclamait ce contact. Il lui donnait l'impression que tout était rentré dans l'ordre, que tout irait bien. Maël glissa sur le côté de Zeidan, sa main abandonnant cette épaule contre laquelle il voulait se réfugier. Il leva sdon visage sur celui du Serdaigle, un pli soucieux nouvellement apparut barrant son front lisse éclairé par les rayons argentés de la lune.

Laisses-moi jetter un oeil. Les mains posées de part et d'autre de la jambe blessée, il attendait une réaction de Zeidan. La moindre rebiffade, il la subirait, l'accepterait comme un pénitent se soumettait aux desiderata de son châpelain. Je ne pourrais pas de toutes façons, pas retourner au château sans avoir l'absolue certitude que tu es en sécurité. Comme pour porter crédit à ses paroles, quelque chose remua dans les fourrés les entourant, agitant les fougères sèches qui émirent un bruissement inquiétant. Maël sortit sa baguette et du bout des lèvres murmura spero patronus. Une fumée légère et scintillante s'extirpa de la pointe de sa baguette. Elle se rassembla, esquissant la forme d'un petit quadrupède dont les contours mouvants se figèrent soudainement. Un renard polaire opalescent s'asseya tranquillement entre eux et la source du bruit, enroulant sa queue touffue autour de ses pattes, ses prunelles brillantes rivées sur un éventuel danger. Maël reporta son attention sur Zeidan. S'il te plaît, laisses-toi faire. Doucement, il posa les mains sur la ceinture du pantalon de Zeidan, le tirant doucement vers le bas. Zeidan, je...je suis désolé.

Idiot! à quoi t'attends-tu? A l'absolution immédiate? Espères-tu sincèrement qu'il te sautera dans les bras? Depuis quand un petit "désolé" murmuré d'une voix basse et tremblante excusait tout? Maël prit une profonde inspiration, calmant le tremblement fébrile de ses mains, espérant que Zeidan ne remarquera pas le trouble qui s'emparait de lui, le rose qui lui montait aux joues et le rythme frénétique des battements de son coeur.
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Zeidan A. Wickham

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyLun 6 Sep - 2:20


Dans la détresse, le néant se déploie, envahissant l’esprit afin d’en effacer la douleur. Zeidan avait besoin de cet apaisement salvateur, sans quoi il ne pourrait jamais se relever et il sombrerait lentement. Cependant, il ne pouvait pas abandonner… Pas maintenant, pas devant Maël. Cela pouvait passer pour de la fierté mal placée, mais il n’en était rien, ce n’était que de la souffrance. L’idée même de se montrer si faible devant lui, rendait sa douleur encore plus insupportable. Pourtant, il ne parvenait pas à bouger, comme si il n’en avait plus la force. Pas seulement parce que sa blessure le faisait souffrir, ou parce que les souvenirs l’assaillaient, ouvrant à nouveau cette plaie qui fendait son cœur et qui ne voulait pas guérir, mais aussi parce qu’il ne supportait pas l’idée d’être loin de lui encore une fois. Depuis ce fameux jour dans leur clairière, il n’avait cessé de le fuir, ne voulant plus avoir le moindre contact avec lui, pensant ainsi qu’il parviendrait à tourner la page mais rien ne pouvait l’aider… C’était trop tard, il l’avait dans la peau et par conséquent, il s’avérait incapable de l’oublier… Perdu dans ses pensées, il n’avait pas entendu Maël se relever, et lorsqu’il sentit enfin sa présence derrière lui, il releva lentement la tête, le corps tendu alors que la jambe de son ancien amant lui effleurait le dos de la même façon qu’elle l’avait autrefois. Mais ce qui le troubla davantage encore, ce fut la main qui se posa sur son épaule découverte, réchauffant sa peau comme elle l’avait si souvent fait par le passé. Déchiré par un tel souvenir, il aurait aimé lui crier de s’écarter, de ne plus le toucher tant c’était douloureux. Mais aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres… Comme paralysé, il resta immobile, partagé entre l’envie de s’éloigner de lui, de rompre ce contact qui éveillait tant de choses en lui, et le désir d’en avoir plus encore… De sentir ses doigts courir sur sa peau nue, la faisant frissonner de plaisir, de l’attirer contre lui afin de goûter à nouveau à la douce tentation de ses lèvres. Sans y réfléchir, il aurait pu se perdre en lui, laisser son corps s’abreuver du sien et enfin étouffer le manque qui l’assaillait chaque jour. Mais il ne pouvait rien faire de tout cela, le dilemme était bien trop grand… céder ou fuir. Alors ne pouvant choisir, il ne fit rien, écoutant les battements désordonnés de son cœur à l’agonie. Ecoute-le Maël, c’est toi qu’il appelle… Mais tu ne reviendras pas, tu ne reviendras plus. Tu as choisi.

Furtivement le poufsouffle se glissa à ses côtés et instinctivement, Zeidan s’assit sur le sol, soulageant ainsi ses genoux engourdis par la chute. Pourtant, il ne chercha pas à lever les yeux vers Maël. Parce qu’il lui en voulait encore terriblement et il aurait aimé pouvoir le haïr d'avoir été aussi lâche, de ne pas tenir suffisamment à lui pour le choisir. Mais toute cette haine n’était que le triste reflet de ce qu’il ressentait vraiment… Aucun effort n’avait pu étouffer ses sentiments et ce constat le rendait malade. Comment pouvait-il encore éprouver quoi que ce soit pour lui après une telle trahison ? C’était insensé… Mais c’était surtout incontrôlable. « Laisses-moi jetter un oeil. » Cette voix si familière, si douloureuse à entendre, le sortit de ses pensées alors qu’il se décidait enfin à poser son regard sur celui qui avait été son meilleur ami, son amant, bien plus encore ? Pourtant, il ne répondit rien. Pourquoi voulait-il voir sa blessure ? À quoi cela aurait-il bien pu lui servir, puisque de toute façon, ce n’était pas cette plaie qui le faisait le plus souffrir. Mais Maël ne semblait pas l’avoir compris, il ne mesurait pas l’ampleur des dégâts qu’occasionnait sa simple présence. Ou peut-être qu’il ne s’en souciait pas après tout. « Je ne pourrais de toutes façons, pas retourner au château sans avoir l'absolue certitude que tu es en sécurité. » Pourquoi faisait-il semblant de s’intéresser à lui de la sorte ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire qu’il soit en sécurité ou bien en train d’agoniser en pleine forêt ? Rien ne le blesserait davantage que les mots que le jeune homme avait prononcés la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés face à face. Jamais Zeidan n’aurait pu imaginer que de simples mots puissent être si puissants, et aujourd’hui encore, il ressentait leur brûlure, comme si tout son être se répugnait à l’idée de faire le deuil de ce lien si fort qui les avait uni pendant plus de dix ans.

Soudain, un bruit provenant des buissons alentour détourna son attention, alors qu’il se tendait, tous les sens aux aguets. Cependant, ses réflexes étaient devenus bien trop lents et Maël brandit sa baguette avant même qu’il n’ait pu esquisser le moindre mouvement. Étonné, il l’entendit murmurer une incantation qu’il connaissait, comme tout autre élève de septième année et une fumée argentée s’échappa lentement de l’extrémité de l’objet magique. D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais eu l’occasion de voir le patronus du poufsouffle, et sa surprise fut donc de taille lorsqu’il découvrit la silhouette argentée d’un petit renard polaire. Les yeux écarquillés, il n’en revenait pas… Comment était-ce possible ? Le patronus de son ancien ami et amant ne pouvait pas prendre l’apparence de sa forme animale. La coïncidence le laissa sans voix tandis que Maël, imperturbable, se tournait à nouveau vers lui. De son côté, Zeidan ne pouvait détourner son regard de cette apparition si inattendue. Sans pouvoir se l’expliquer, il avait l’impression de se retrouver face à lui-même. C’était incroyable. « S'il te plaît, laisses-toi faire. » Dans un premier temps, le serdaigle ne réagit pas, bien trop absorbé par ce qu’il venait de découvrir. Pourtant, lorsque les mains du jeune homme se posèrent sur la ceinture de son pantalon, avant de tirer dessus dans le but de le lui retirer, il se tourna vivement vers lui, braquant son regard sur son visage qu’il avait jusque là soigneusement évité de fixer trop longtemps. Le souffle court, il eut du mal à ne pas être déstabilisé… Le visage angélique de Maël lui avait tellement manqué. Mais en même temps, il retint cette pulsion dévorante qui lui intimait de le frapper. De quel droit le touchait-il de cette façon ? Il n’en avait plus le droit, plus jamais ! Qu’importe si son corps criait de continuer, réclamant une étreinte profane qui ne devait plus avoir lieu. « Zeidan, je...je suis désolé. » Surpris, son regard se fit plus interrogateur. Il était désolé ? Mais désolée de quoi ? De l’avoir jeter comme si il ne représentait rien pour lui ? D’avoir piétiner ses sentiments ? Ou était-il désolé de raviver la douleur en restant ainsi auprès de lui, chamboulant complètement son esprit, son cœur et son âme ? Quelle que soit la raison, il avait de quoi être désolé, c’était certain… Mais pourquoi lui pardonnerait-il ? Il ne le méritait pas et si seulement ça avait été vrai, Zeidan lui aurait crié qu’il le haïssait et que plus jamais il ne devait le toucher de cette façon. Mais il n’en pensait pas un mot alors il étouffa ses paroles dans sa gorge où elles laissèrent un goût amer.

Lentement, le serdaigle détourna le regard afin d’observer à nouveau son double fantomatique avant de souffler du bout des lèvres. « Ah oui ? Tu es désolé ? Est-ce que ça va me rendre ce que tu m’as pris ? Est-ce que soulager ta conscience en te pardonnant m’aidera ? » Ses pupilles se posèrent à nouveau sur Maël et l’espace d’un instant, il dut lutter contre l’envie de tout lui dire, tout ce qui le rongeait de l’intérieur depuis tout ce temps. Mais c’était au-dessus de ses forces, il ne pouvait pas faire ça, lui avouer qu’il aurait renoncé à tout pour être avec lui, qu'il aurait été prêt à se battre, à oublier tous les autres qui n’ont jamais eu la moindre importance à ses yeux, à dormir sous un pont en plein hiver et à partir les poches vides loin de cette vie si fade. Cependant, il ne pouvait qu’être lucide et comprendre que cela n’aurait mené à rien. Parce que le jeune marquis ne partageait pas ses sentiments et qu’il n’était pas prêt à se battre pour lui. Certains auraient dit qu’il avait bien trop à perdre, bien plus que Zeidan. Mais ce n’était qu’une excuse, un autre moyen de se cacher derrière la fatalité parce que c’est tellement plus confortable. À cette idée, la colère s’embrasa dans ses veines, se mêlant sournoisement à la tristesse qui lui enserrait le cœur.
Pourtant, lorsqu’il reprit la parole, son ressentiment semblait s’être effacé l’espace d’un instant, juste le temps de poser cette question qui lui brûlait les lèvres depuis que Maël avait fait apparaître son patronus. Désignant l’animal intangible du regard, il murmura, la voix presque éteinte. « Comment tu l’as su ? Comment tu as su que j’avais choisi le renard polaire ? Ça ne peut pas être coïncidence… » Pensif, il laissa le doute l’envahir. Était-ce possible que ce soit lui qui, inconsciemment, avait choisi cet animal parce qu’il représentait son amant perdu ? Non, il ne l’avait jamais vu auparavant… Comment aurait-il pu le deviner ? Mais d’un autre côté la raison pour laquelle un patronus prenait une forme bien précise et aucune autre restait un mystère irrésolu. Alors, pouvait-on envisager qu’en désirant fortement qu’il prenne une forme choisie, la première fois que l’on fait appel à lui, notre souhait se réalise ? C’était vraiment tiré par les cheveux, mais il y avait forcément une explication parce qu’ils ne pouvaient pas partager un lien unique, créant une telle osmose entre eux. C’était impensable, puisque ce lien s’était brisé dès le premier obstacle. Pour la simple raison que l’un d’eux ne tenait pas assez à l’autre…

Toutes ces hypothèses ne mèneraient à rien, elles ne l’aideraient pas à comprendre, encore moins à oublier le passé alors autant se ressaisir et essayer de sauver le peu qu’il lui restait. Alors la colère refit surface, luttant pour camoufler la peine qui ne cessait de se disperser en lui. Vivement, il posa ses mains sur celles de Maël, se concentrant afin de ne pas se laisser aller à les caresser, comme il l’aurait fait autrefois… Cette fois, il les fit glisser jusqu’au bouton de son jean et sans plus attendre, il détacha sa ceinture avant de s’attaquer au bouton, puis à la fermeture éclair. En moins de temps qu’il n'en faut pour le dire, il avait de nouveau ouvert son pantalon. Cependant, aucune lueur de désir ne brillait dans ses yeux, juste une rancœur si douloureuse qu’elle menaçait de le consumer de l’intérieur. Mais il tenta, tant bien que mal, de se contrôler alors qu’il reprenait d’une voix neutre. « Vas-y, Maël, retire mon pantalon, ton père n’est pas là pour regarder et si jamais il l’apprend, tu pourras encore lui répéter que je ne suis rien, n’est-ce pas ? Parce que tu ne peux pas être attiré par un homme, hein ? Un homme sans titre qui plus est, quelle honte ! » Ses propres mots lui faisaient mal et devenaient des maux incurables. Parce que la réalité était si douloureuse qu’il devait serrer les dents pour ne pas pleurer. Au fond, verser des larmes pour lui aurait été futile, il n’en valait la peine, n’est-ce pas ? Il l’oublierait, se trouverait quelqu’un digne de lui ? Il voulait y croire parce qu’il ne voulait pas continuer à être si pitoyable… Se morfondre pour la perte de son meilleur ami, son amant, son tout. C’était une perte de temps, il ne savait, parce que l’être qui avait une telle influence sur lui, ne méritait pas qu’il souffre de son abandon. Néanmoins, il avait beau se répéter ces mots, inlassablement, son deuil restait inchangé. Le passé était toujours là et le hantait, le poussant à haïr cette société avec plus de force qu’il ne l’avait fait jusque-là. Cette société du paraître, s’affaissant dans une richesse et une superficialité écœurantes et un égoïsme pernicieux… Il en avait la nausée et il aurait voulu pouvoir détester le poufsouffle parce qu’il avait choisi d’en faire parti.
Ses mains libérèrent celles de Maël afin qu’elles puissent faire leur propre choix. Puis, son regard se posa sur la végétation alentour, comme si il essayait de s’imprégner du paysage, avant de se planter dans celui du jeune homme. Ne pas détourner les yeux s’avérait bien plus difficile qu’il ne l’autre cru. Avant lorsqu’il noyait son regard dans le sien, c’était avec désir, avec complicité, avec envie… « Allez, vas-y… Tu verras ma blessure, puisque tu sembles n’attendre que ça… D’ailleurs, je ne comprends pas… Pourquoi mon insécurité t’empêcherait-elle de rentrer au château ? C’est ta conscience qui ne te laisse pas en paix ? Tu te sens coupable ? » Sa voix morne semblait lasse de cet affrontement. À présent, il aurait simplement désiré disparaître loin de cette confrontation qu’il avait si souvent évitée. Et ce choix avait été judicieux, puisqu’elle s’avérait être aussi éprouvante qu’il l’avait imaginé. Non. À vrai dire, c’était même bien pire encore… Au point qu’il en avait presque oublié la douleur lancinante de sa blessure. Parce que la souffrance physique était bien plus supportable que celle de l'âme, de son âme qui le suppliait de mettre fin à tout ça, de ne pas pousser le vice plus loin avant qu’il ne soit trop tard pour faire marche arrière…

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyVen 10 Sep - 18:10

Maël remarqua le trouble qui sembla passer dans les prunelles de Zeidan après qu'il eut lancé son sortilège. Un renard polaire...au tout début, le Patronus de Maël ressemblait vaguement à un quadrupède. Il s'était dit qu'il s'agissait d'un petit chien. Mais il y a un an, le petit avatar translucide était devenu plus net. Maël se disait que c'était parce qu'il avait maintenant des souvenirs véritablement agréables qui lui permettait d'invoquer l'animal avec plus de précision. Quand à la forme, il l'avait adoré. Après tout, le renard polaire peut se vanter d'être un petit carnivore capable de survivre dans un monde bien rude. Ça lui rappelait sa propre place au sein de cette société de requins dans laquelle il évoluait depuis son plus jeune âge. Il ne releva toutefois pas l'étonnement de son ancien amant. Dans sa tête tout se mélangeait dans un chaos douloureux. Il avait préparé de longs discours grandiloquents dans lesquels il jetait son âme et ses sentiments aux pieds de Zeidan dans une tirade vibrante de sincérité où les mots sortaient d'eux même de ses lèvres. Et tout ce qu'il put émettre fut ce pitoyable "désolé". Comme il s'en voulait...il s'en voulait de ne pas pouvoir dire clairement à Zeidan ses regrets, ses remords, sa souffrance, exprimer ses sentiments, son désespoir, son amour. Mordillant sa lèvre inférieure, il se contentait d'être là. Laconique. Mélancolique.

« Ah oui ? Tu es désolé ? Est-ce que ça va me rendre ce que tu m’as pris ? Est-ce que soulager ta conscience en te pardonnant m’aidera ? »
Si seulement, tu savais Zeidan. Se pardonnera-t-il son acte de lâcheté? Lui qui s'était toujours cru fort, droit, honnête et loyal. Il avait été amené à trahir tous ses idéaux, il avait été obligé d'abandonner ses rêves de futur, on lui avait ordonné de s'arracher le coeur et de le jeter aux flammes. Et sous le poids de cette pression familiale implacable, il avait abdiqué. Adolescent broyé par les adultes, incapables de le comprendre, de saisir la complexité de son âme car trop englué dans des rites et des us sclérosés et sclérosants. Maël voulait-il vraiment faire partie de ce monde? Certes non, mais les barreaux que l'on dressait autour de lui se repliaient pour former une cage dorée de laquelle il ne pourrait jamais s'échapper. Soulager sa conscience? Elle était à l'agonie depuis tellement de jour que l'ombre et les ténèbres possédaient de plus en plus Maël qui se laissait glisser dans sa déprime et son dégoût de ses semblables. Il était au bord du gouffre et les prochains pas seraient décisifs. Pourtant, ce soir, une lueur pâle scintillait faiblement.
La tête basse, les lèvres rougies à force d'être malmenées, Maël n'osait plus lever les yeux sur Zeidan. Il distingua du coin de l'oeil que le Serdaigle désignait son Patronus. Son renard polaire. Il fronça légèrement les sourcils en entendant la façon dont la question était posée.
« Comment tu l’as su ? Comment tu as su que j’avais choisi le renard polaire ? Ça ne peut pas être coïncidence… »
" Je ne l'ai pas choisi. Il a toujours eu l'apparence d'un mammifère à quatre pattes, mais il fallait croire qu'avant que nous...que nous devenions plus que des amis, je n'avais pas assez de bons souvenirs pour qu'il apparaisse nettement." Quel crétin. Evoquer le passé n'était certainement pas la bonne chose à faire. Rapidement, Maël reprit. "Un petit animal qui survit dans un monde hostile, ça me ressemble assez."
Ignorant parfaitement l'état d'Animagus de Zeidan et la forme que ce dernier adoptait en animal, Maël était bien incapable de fournir une explication précise. Un Patronus était quelque chose de personnel et d'unique. C'était votre magie allié à votre moi profond qui donnait à telle personne un chaton et à telle autre un ours. La surprise de Zeidan passée, le jeune homme retrouva rapidement une attitude plus refermée que jamais. De nouveau son métallique d'une boucle de ceinture qui claque, le chuintement du tissu et des paroles acerbes, aussi tranchantes que la lame la plus aiguisée. Sa voix était redevenue neutre, monocorde. Le ton que l'on emploie lorsque l'on est confronté à quelqu'un envers qui on ne souhaite faire preuve d'aucune marque affective quelle qu'elle soit.

« Vas-y, Maël, retire mon pantalon, ton père n’est pas là pour regarder et si jamais il l’apprend, tu pourras encore lui répéter que je ne suis rien, n’est-ce pas ? Parce que tu ne peux pas être attiré par un homme, hein ? Un homme sans titre qui plus est, quelle honte ! »
Les mains posées sur la ceinture de pantalon de Zeidan se resserrèrent sur l'étoffe. L'estomac noué, la gorge soudain rétrécie et douloureuse, Maël masqua rapidement son regard en baissant de plus belle la tête. Son corps ne bougeait pas et s'il n'y avait pas eu un souffle pour animer sa poitrine, on aurait pu le croire pétrifié pour l'éternité dans cette attitude de pénitent.
« Allez, vas-y… Tu verras ma blessure, puisque tu sembles n’attendre que ça… D’ailleurs, je ne comprends pas… Pourquoi mon insécurité t’empêcherait-elle de rentrer au château ? C’est ta conscience qui ne te laisse pas en paix ? Tu te sens coupable ? »
De nouveau, les propos tranchants meurtrirent son âme. Des carreaux d'arbalète qui trouvaient toujours une cible, déchiquetant tout sur leur passage. L'une des mains de Maël lâcha le vêtement de Zeidan et s'éleva jusqu'à son visage. Le Poufsouffle essuya rageusement les larmes silencieuses qui avaient roulé sur ses joues. Les cils encore humides et la peau zébrée par le tracé de ses pleurs, il osa lever les yeux sur Zeidan. Il prit une profonde inspiration et saisissant son courage à deux mains, il ouvrit la bouche.
"Oui, je suis coupable et en effet, ma conscience me torture. Et si je me préoccupe autant de ta sécurité c'est que..." Il secoua la tête avant de reprendre. "Je suis désolé de ce qu'il s'est passé dans notre clairière. J'ai été faible, manipulé, obéissant...comme le bon petit noble que je suis. Est-ce-que je m'en sens mieux? Non. Zeidan..." Maël s'empara de la main du Serdaigle. "Depuis ce jour, je me dissous dans un univers, un monde d'où je suis issu mais qui n'est pas mien. Je m'enfonce dans des ténèbres où souffrir est ce qui me distingue d'un cadavre. Je ne veux pas t'oublier." Il poussa un soupir, comme une délivrance, un soulagement, un abandon. "Je ne peux pas t'oublier."

Se sentait-il mieux? Difficile à dire. Avec cette pudeur de Marquis, ces accents d'aristocrate, Maël était parvenu à formuler l'une de ses facettes somres qui avait pris possession de son coeur depuis la rentrée. C'était maladroit, bien éloigné des laïus fleuris qu'il s'était imaginé, mais un léger poids s'était envolé. Il avait gardé la main de Zeidan dans la sienne, l'étreignant comme un noyé une bouée. Doucement, il relâcha sa pression tandis que ses doigts effleurèrent l'intérieur du poignet du Serdaigle. Comme il était difficile de se contenir. S'il s'écoutait, il caresserait cette joue, descendrait le long de son cou, il approcherait son visage de celui de Zeidan. Ses lèvres frôleraient les siennes, leurs souffles se mêleraient. Il l'aimait. A en mourir. A se damner. Pour lui, il abandonnerait titres et fortune. Peu lui importerait de quoi demain fait si Zeidan en faisait partie. Mieux valait être renié et heureux que poursuivre cette existence morne et confortable.
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Zeidan A. Wickham

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MessageSujet: Re: « Your name on my lips » ♣ Feat Maël   « Your name on my lips » ♣ Feat Maël EmptyDim 19 Sep - 0:56


Un petit animal qui survit dans un monde hostile. C’était de cette façon que Maël avait décrit le renard polaire et il avait raison sur un point : cela lui ressemblait ou du moins cela lui avait ressemblé avant qu’il ne cesse de se battre pour survivre…. À présent, Zeidan était le seul à se battre, le seul à mériter de ressembler à sa forme animale. Parce que le poufsouffle l’avait trahi, il avait vendu son âme au diable, préférant se détourner de lui et de ce qu’ils avaient partagé. Est-ce que tout cela n’avait plus aucune importance pour lui maintenant ? Au fond, le serdaigle préférait ignorer la réponse, de peur qu’elle soit bien trop douloureuse à entendre. Après tout, cette soirée s’avérait déjà bien assez éprouvante sans avoir à en rajouter davantage.
Sentant l’une des mains de Maël lâcher son pantalon, il leva les yeux vers lui juste à temps pour le voir s’essuyer le visage. Surpris, il fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas le sens de ce geste. Se pouvait-il que… Il était sur le point de nier, lorsque le jeune homme releva la tête, lui offrant alors une image qu’il n’aurait jamais cru voir un jour. Des sillons de larmes se dessinaient sur les joues de son ancien amant et malgré lui, son cœur se serra à l’idée que la dureté de ses paroles ait été à l’origine de ses sanglots. Quelques perles salées étaient encore accrochées à ses cils et il dut se faire violence pour ne pas tendre la main afin de les essuyer d’un geste tendre. Quoi qu’il se soit passé entre eux, il n’avait jamais voulu le blesser. Jamais. Peut-être le méritait-il au fond après toute la douleur qu’il lui avait infligé en lui faisant ses adieux ce jour-là, mais derrière ses paroles acides, Zeidan se répugnait à le faire souffrir. Parce qu’il l’aimait. Il l’avait toujours aimé, mais il ne s’en était pas aperçu avant leur séparation. On ne réalise l’importance d’une personne que lorsqu’on l’a perdu, paraît-il. À présent, le serdaigle savait à quel point ce dicton pouvait être vrai. Pourtant, il aurait préféré ne jamais le découvrir, ne jamais être capable d’aimer à ce point. C’était bien trop douloureux…

« Oui, je suis coupable et en effet, ma conscience me torture. Et si je me préoccupe autant de ta sécurité c'est que... » Même si il n’en montrait rien, Zeidan était suspendu à ses lèvres, attendant la suite malgré le murmure de sa conscience qui lui susurrait que peu importe ce qu’il avait à lui dire, cela n’effacerait jamais ce qu’il avait dit dans leur clairière. Et c’était sûrement vrai, mais… « Je suis désolé de ce qu'il s'est passé dans notre clairière. J'ai été faible, manipulé, obéissant...comme le bon petit noble que je suis. Est-ce-que je m'en sens mieux? Non. Zeidan... » Oui, il avait été faible, c’était le moins que l’on puisse dire et ce n’était pas le serdaigle qui allait le contredire, bien au contraire. Néanmoins, il n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot car la main du poufsouffle s’empara alors de la sienne et à partir de cet instant, toutes ses pensées se tournèrent vers la chaleur de ce contact, si familier, si perturbant… Troublé, perturbé, déchiré… Les émotions se bousculaient dans son esprit alors qu’il hésitait, ne sachant pas si il devait retirer sa main afin de mettre fin à tout ça, ou si il écoutait son cœur qui le suppliait de se laisser aller et de multiplier les gestes jusqu’à ce que sa soif ne se tarisse. Jamais auparavant, il n’avait autant désiré touché qui que ce soit et cela l’effrayait parce que Maël avait déjà mis fin à tout cela et qu’il pouvait recommencer n’importe quand. Et, aussi fort qu’il puisse paraître, Zeidan n’était pas prêt à revivre ça. Pourtant, ne parvenant pas à faire un choix, il resta immobile, ne retirant pas sa main, mais ne faisait aucun geste non plus pour encourager son ancien amant. « Depuis ce jour, je me dissous dans un univers, un monde d'où je suis issu mais qui n'est pas mien. Je m'enfonce dans des ténèbres où souffrir est ce qui me distingue d'un cadavre. Je ne veux pas t'oublier. » Brusquement, sans qu’il ne puisse les retenir, les larmes se bousculèrent dans ses yeux, les inondant si rapidement qu’il eut le plus grand mal à les retenir. « Je ne peux pas t'oublier. » À bout de force, il ne put lutter plus longtemps et les premières larmes amères vinrent caresser ses joues. Pourquoi jouait-il à ça ? Lui avouer ces choses-là maintenant que tout était fini… Par sa faute ! Entre tristesse et colère, Zeidan ne savait plus comment il devait réagir, ça en était trop pour lui…

Lentement la main de Maël vint lui caresser le poignet et il eut envie de lui crier d’arrêter et de continuer, tout cela en même temps. Certes, c’était paradoxal, mais rien n’avait jamais été simple entre eux et à présent, c’était tout simplement impossible. Il n’avait aucun avenir ensemble, parce que le poufsouffle ne pouvait le choisir… Pourtant, le serdaigle ne voulait personne d’autre. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, se noyant plus que de raison dans les bras d’autres amants afin de l’oublier, lui. Mais cela n’avait absolument rien donné. Rien. Comme si il était condamné à aimer la mauvaise personne… « Pourquoi ? Pourquoi tu me dis ça maintenant ? Tu n’as pas le droit… Que tu regrettes ou pas, tu as mis fin à tout ce qu’il y a pu y avoir entre nous… Tout. » Tremblant sous l’assaut de tous ces sentiments contradictoires, il braqua son regard sur le visage de Maël, ne cherchant pas à éviter son regard malgré les larmes qui ruisselaient sur sa peau. À cet instant précis, il se moquait bien d’être lamentable, il voulait juste que Maël cesse de rouvrir la plaie de cette façon alors qu’il ne voulait pas de lui au final, c’était tout simplement inhumain. « Pourquoi tu fais ça ? Si c’est pour me blesser, c’est réussi ! Parce que moi non plus, je ne peux pas t’oublier… Pourtant, j’ai essayé… Je voulais t’effacer à jamais, ne plus jamais penser à toi. Mais je ne suis pas comme ça, je ne peux pas abandonner si vite, tout rayer de cette façon.. Je ne suis pas comme toi… » Ses paroles pouvaient s’avérer blessantes, il en avait conscience mais il avait besoin de lui dire ce qu’il avait sur le cœur, sa rancœur tout autant que son incapacité à l’oublier. Néanmoins, malgré la dureté de ses mots, son regard le trahissait de plus en plus, ouvrant une fenêtre sur la douleur qui lui serrait le cœur. Bien sûr, il continuait à lutter, ne voulant pas céder de cette façon après ces longs mois à essayer de tourner la page… Que se passerait-il si Maël se laissait à nouveau convaincre par son père ? Pourrait-il supporter de revivre tout cela encore une fois ? Il connaissait la réponse et c’était cette peur indicible qui l’empêchait de céder aux élans de son cœur. « Je ne peux pas, Maël… Je ne peux pas prendre le risque que tu me laisses à nouveau… Si ton père vient à découvrir que nous nous revoyons, qui plus est de cette façon, il se montrera de plus en plus convaincant à présent que tu as obéi une première fois… Et je ne sais que trop bien ce qui va se passer… Je suis désolé, mais je ne te fais plus confiance… » À contre cœur, il éloigna doucement son poignet des doigts du poufsouffle. Parce qu’il craignait de céder sous la tendresse de ce geste et de regretter ensuite de s’être montré si faible. Pourtant, son regard ne cessait de voyager de sa main à la sienne, doutant encore de ses choix… Il avait si froid à présent qu’ils ne se touchaient plus. Mais c’était mieux ainsi, il ne cessait de se le répéter afin de se convaincre qu’il ne devait pas oublier ses bonnes résolutions et ça même si la proximité de son ancien amant le plongeait dans une confusion grandissante.
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