Echeveau végétal •○• Timothy

•○•○•

Rappelez-moi un peu ce que je faisais ici ? Changer d'air, n'est-ce pas ? Dans les venelles ? La prochaine fois qu'une idée aussi lumineuse me traversait l'esprit, puisse un dragon m'avaler toute crue. Tsss ... Ce n'est pas tant que mon sens de l'orientation laissait à désirer, non, mais plutôt que la luminosité jouait contre moi.

Je m'étais éclipsée seule juste après le repas pour goûter la solitude et le calme, reposant ainsi mon esprit que la migraine menaçait. Une curiosité malvenue avait mené mes pas vers le labyrinthe, chose assez rare chez moi. J'évitais de tenter le diable en jouant les téméraires aussi m'y aventurer seule restait très peu fréquent. Néanmoins, ce besoin de me ressourcer loin de la foule primait sur le reste et je m'étais laissée tenter. Mal m'en avait pris, l'obscurité aidant, chaque coin et recoin prenait un nouveau visage avec la nuit tombante.

Inutile de lancer un Pointe au Nord, je n'avais aucune idée de l'orientation de la sortie par rapport à ce point cardinal. Je me contentai d'un Lumos pour éclairer ma marche et dénicher cette saleté de sortie. Tout était si silencieux. Tellement silencieux que j'en avais les nerfs agacés. Juste le vent dans les feuilles, un bruissement d'ailes et la vie s'éteignait à nouveau. Pas une pensée, non plus, ou alors trop lointaine pour échouer dans mon crâne ... C'était crispant, presque autant que de tourner en rond depuis ce qui me semblait être une éternité. Aucune idée du temps qu'il me restait avant le couvre-feu. Suffisamment pour sortir de cet enfer vert et regagner le château, je l'espérais. Faire perdre des points aux Serpentards était bien loin de mes intentions mais regagner des terrains sûrs et connus restait ma priorité.

Si seulement j'avais pensé à emmener Cordélia avec moi, j'aurais pu suivre son vol du plancher des licornes et me frayer un chemin vers l'extérieur. Cette sottise me mettait dans de beaux draps, tiens, j'allais réellement finir mes jours dans ce dédale. Bien prévoyante qu'était Ariane et son fil, j'aurais pu prendre exemple ... Nouveau soupir. Incroyable comme l'énervement et l'empressement altéraient la lucidité. Comme l'irritation rendait l'analyse confuse, métamorphosant chaque pan de haie en un sentiment de déjà vu. Je sursautais en entendant un sifflement près de moi et réprimai un frisson voulant glisser le long de mon échine. C'était ... un s ... un simple craquement ! Ce n'était qu'un craquement, Nessa, du calme ... N'est-ce pas ?

•○• Qui va là ? •○• Tentais-je, à tout hasard, pointant ma baguette illuminée devant moi dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Pour être franche, elle balayait le sol plus qu'elle n'était à hauteur d'homme, ma crainte de croiser un rampant surpassant nettement celle de l'inconnu.

•○•○•

Après son cour de d'Astrologie, auquel il n'avait rien écouté, comme à son habitude - Timothy faisait partie de ceux qui ne voit pas en la chose une science sérieuse - Timothy s'était décidé à aller à la bibliothèque. Emily devait sûrement s'y trouver et elle saurait sans doute mieux que lui trouver un ouvrage qui pourrait l'aider à résoudre le problème de la malheureuse Suzy.

Mais en passant près d'une fenêtre il s'arrêta soudain. N'était-ce pas Adriel Wankfield qui se dirigeait vers le Labyrinthe? Que pouvait-il bien manigancer encore cet oiseau là? Et de qui était-il accompagné? D'ici, impossible de voir, mais ça ne présageait rien de bon! De plus tout ce qui concernait Adriel avait le don de rendre Timothy suspicieux, et de lui ôter toute autre pensée du crâne.

Oubliant pour un temps sa décision de parler à Emily, il fila autant que la bienséance le lui permettait pour tenter de suivre les deux silhouettes dans le jour mourrant.

Arrivé devant l'entrée du labyrinthe, il eu un moment de doute. N'ayant prévenu personne, et connaissant bien les capacité de l'endroit à faire disparaître les gens pour au moins quelques jours, il n'était peut-être pas si avisé de continuer. De plus il s'était peut-être trompé de personne et risquer au mieux de déranger un couple téméraire au beau milieu de... Non, tout de même, qui irait fricoter dans cet endroit? Et puis s'il avait la moindre de surprendre les méfaits du Poufsoufle, il ne devait pas la laisser s'échapper. Il n'aurait qu'à marquer son chemin pour éviter de se perdre...

Décidé, Timothy s'engagea dans le labyrinthe. Mais quelques instants plus tard, il se confronta à un autre problème. Quel chemin les deux personnes qu'il suivait avaient-elle emprunté? ... Il chercha un instant dans sa mémoire un sort qu'il aurait apprit lui permettant de révéler leurs traces... Ça ne prit qu'un court instant avant qu'il ne sorte sa baguette et prononça la formule : "Passus proditum". Instantanément plusieurs traces de pas se révélèrent sur le sol. Une chance qu'il ait lu ce sort là dans un des nombreux ouvrages de l'école, et qu'il ait une bonne mémoire. Il n'aurait jamais cru en avoir besoin un jour.

Parmi les différentes traces, trois apparaissaient plus clairement, sans doute parce qu'elles étaient plus fraîches. Mais à l'embranchement suivant, l'une d'elle prit une autre direction. Il suivit les deux autres. Avant d'aller plus avant, il s'arrêta et réfléchit encore un court instant... Puis brandit sa baguette et prononça une autre formule en visant une feuille d'un buisson à hauteur de son visage : "Amplificatum" Et la feuille commença à frémir, puis à grossir démesurément. Il arrêta lorsque la feuille était devenu assez grosse pour qu'il ne puisse pas la louper depuis le croisement suivant. Ainsi, en procédant de même à chaque croisement, il ne perdrait pas son chemin.

Environ 10 minutes plus tard, au cœur du labyrinthe, alors que l'ambiance inquiétante du lieu commençait à faire son effet sur Timothy, il s'arrêta soudain et jura. Les traces de pas avait disparu. Un coup de baguette, "Incantato proditum" et les dernières traces de pas visibles s'entourèrent d'un halo vert irisé de bleu caractéristique. C'était bien ce qu'il craignait. Ils avaient utilisé un sort d'oblitération pour masquer leurs pas. Cette fois, Timothy était bien avancé. Rageur, il décida d'en rester là pour cette fois et de retourner au château en espérant ne pas arriver trop tard pour parler à Emily.

Ruminant sa mésaventure, lâchant ici et là des "Tsss" agacés, Timothy entendit soudain quelqu'un parler de l'autre côté d'une haie.

"Qui va là"

La voix était clairement féminine, et ne semblait pas tout à fait rassurée. Un instant méfiant, Timothy réalisa rapidement que ça ne pouvait pas être ses deux mystérieux inconnus, et se calma soudain. Sans doute un élève égaré comme cela arrivait souvent dans le labyrinthe.

Comme s'il s'était agit d'une rencontre mondaine habituelle, Tiothy répondit :

"Lord Fitzwilliam. A qui ai-je l'honneur?"

•○•○•

Pauvre inconsciente ... On pouvait convenir sans le moindre mal que j'avais fait preuve d'une sagacité renversante. Et maintenant coincée entre ces murs de végétaux, même si ma jugeote se souvenait du chemin vers mon esprit, le mal était fait. Perdue ? Inutile de se voiler la face, il n'existait pas d'autre terme pour qualifier mon errance dont la longueur me rendait inévitablement nerveuse. Tellement nerveuse que le calme de l'endroit opérait l'effet inverse de celui attendu lorsque j'avais pénétré dans ce labyrinthe : je me raidissais à chaque bruit étrange, chaque brisure dans cet absolu silence. Je l'avais cherché, je l'avais trouvé, il n'y avait pas à dire.

Scrutant nerveusement les alentours, je sursautai lorsqu'un craquement retentit tout près de moi. Je n'avais soudainement pas vraiment envie de découvrir quelles bestioles à écailles ou autres saletés rampantes pouvaient bien vivoter dans un lieu pareil. Priant intérieurement qu'il s'agisse d'un humain et non d'un reptile, je réprimai un nouveau frisson avant de questionner le vide et savoir si, oui ou non, un autre sorcier crapahutait dans le coin. •○• Lord Fitzwilliam. A qui ai-je l'honneur ? •○• Nessa McSorley, Milord. •○• Répondis-je, la plus calme possible, tandis que je balayais une nouvelle fois les alentours du regard. •○• C'est un plaisir que de vous croiser ici, Lord Fitzwilliam, je désespérais de rencontrer âme qui vive. •○• Constatais-je d'une voix presque légère bien qu'intérieurement soulagée de n'être plus seule dans cette galère.

Néanmoins, je m'inquiétais de ne pas le voir apparaître car si nous étions tout deux séparés d'une barrière en haie, je doutais être beaucoup plus avancée qu'à l'origine. D'un ton anodin, je repris la parole. •○• Comment vous portez-vous, Milord ? Bien que j'aurais préféré vous poser une telle question face à face, j'en conviens ... •○• Seulement, je peinais quelque peu à vous localiser alors un brin d'aide ne serait pas de refus, ahem. u.u Ayant stoppé ma marche, je pointais désormais ma baguette à hauteur d'homme, tentant de déterminer quel chemin prendre pour atterrir de l'autre côté. •○• Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer l'heure, je vous prie ? J'ai hélas oublié ma montre et je préfèrerais éviter de dépasser le couvre-feu. Le temps passe à une vitesse, dans un tel lieu ... •○• Constatais-je simplement, sous-entendant bien par là que je m'étais égarée, oui. u.u J'avais certes un égo développé, je n'en avais pas moins envie de regagner mes pénates, autrement dit Poudlard, et un peu d'aide ne serait pas malvenue. Evidemment, si je n'étais pas contrainte de la mendier moi-même, cela serait tout bonnement parfait. Dans le cas contraire, j'envisagerais la possibilité d'égratigner mon orgueil si ma supplique formulée à demis mots ne recevait pas un positif accueil.

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P.S. : J'ai un soudain doute sur l'emploi du Milord pour un Duc, j'avoue. Donc si j'ai bien commis un impair, surtout, n'hésite pas à le souligner. J'ai beau vérifier un peu partout, je ne trouve rien mais Nessa, elle, ne commettrait pas une telle erreur. @.@

(Oui, l'utilisation de Milord convient, puisque que c'est ainsi que l'on s'adresse aux Lords Anglais entre gens de bonne compagnie. Bien sûr entre élèves de Poudlard, surtout de la même année, j'imagine qu'on ne s'embarrasse pas de telles formules, en tout cas en dehors des cérémonies officielles, mais ici ça donne un sens intéressant puisque Nessa est ravie de trouver de l'aide ^^
Par contre je ne suis pas sûr que les sorciers utilisent des "montres" comme l'entendent les moldus si c'est à ça que tu penses... N'ayant pas la réponse moi-même, je vais contourner le problème)

Lui même soulagé de ne pas avoir fait de mauvaise rencontre, Timothy se détendit un peu.

"Nessa? Mais qu'est-ce que vous faites ici?" Réalisant l'incongruité d'une telle question, il se reprit rapidement. "Je voulais dire... Heu... Content de vous rencontrer ici"... laissant ensuite échapper un petit rire embarrassé.

Eludant la question, ou ne l'ayant pas entendu - les haies du labyrinthe étaient aussi connu pour voir cet effet là, ce qui accentuait l'impression d'y être seul au monde - Nessa enchaîna :

"Comment vous portez-vous, Milord ? Bien que j'aurais préféré vous poser une telle question face à face, j'en conviens ..."

"Hem... je me porte bien merci. Et vous? Tout va bien?"

A la façon dont elle avait parlé en premier, Timothy craignait que la jeune femme ne soit en difficulté. Mais le ton et le sujet de ce qui suivit le rassura sur sa sécurité. Elle s'était sans doute simplement perdue comme ça arrivait si souvent aux étudiants téméraires qui partaient en balade dans cet endroit malicieux.

"Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer l'heure, je vous prie ? J'ai hélas oublié ma montre et je préfèrerais éviter de dépasser le couvre-feu. Le temps passe à une vitesse, dans un tel lieu ..."

"Je n'ai pas l'heure moi-même, mais si c'est le couvre-feu qui vous inquiète, nous avons encore largement le temps de rentrer avant, ne vous inquiétez pas. Puis-je vous raccompagner si ça ne vous embête pas?"

Mais Timothy fut ensuite prit d'un doute... Pour rentrer à temps, encore fallait-il la rejoindre. Il leva la tête et scruta la haie le surplombant de toute son impressionnante hauteur. Il avait bien entendu parler d'un sort pour faire de grands bonds, mais n'avais pas prit la peine de l'étudier, peu enclin à s'adonner à de tels exercices. Et puis de toute manière il se serait sûrement cassé le cou en atterrissant de l'autre côté. Non, ce n'était pas la solution. Traverser les haies était impossible, il savait qu'elles avaient été enchantées pour éviter ce genre de "facilités".

"Hmmm le problème va seulement être de nous rejoindre. Si vous voyez une solution rapide je suis preneur. Actuellement je suis à cours d'idées."

Attendant la réponse de Nessa, il continua à réfléchir au problème.

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